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MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique

Images à la une
      • Les Jeux olympiques d'hiver de Chamonix en 1924

      • Par Thomas Bernolin

        À l'occasion du centenaire des premiers JO d'hiver, MIRA met en lumière le film d'un témoin de cette manifestation, d'un homme doublement sensible au cinéma et aux sports de neige : Ralph Laclôtre. Du 25 janvier au 5 février 1924, Chamonix accueille une « Semaine internationale de sports d’hiver » réunissant 16 pays qui viennent s'affronter dans 6 disciplines différentes : le curling, le ski, le patinage, le hockey sur glace, le bobsleigh et la patrouille militaire. Le représentant de la société de production cinématographique Pathé nous lègue de très rares images animées consacrées à cet événement sportif qui a su faire date.
      • Les Jeux olympiques d'hiver de Chamonix en 1924
        • Épreuve de saut à ski sur le tremplin du Mont, au lieu-dit des Bossons. Ralph Laclôtre, fonds Laclôtre © MIRA
      • La « Semaine internationale des sports d’hiver » ou les Jeux olympiques d'hiver de 1924


        L’idée d’inclure des disciplines hivernales aux Jeux olympiques – on ne parle pas encore de « Jeux d’été » - n’est pas nouvelle. Dès 1908, le patinage artistique rejoint la programmation des Jeux olympiques de Londres. La compétition, qui a lieu au Prince’s Skating Club, une patinoire artificielle, remporte dès son lancement un franc succès. Fasciné par l’essor des sports de glisse chez ses voisins, le président du Comité international olympique Pierre de Coubertin insiste auprès de ses associés pour impulser ce modèle en France.

        Reliée au chemin de fer depuis 1901, QG de la grande bourgeoisie française, la station de ski Chamonix-Mont-Blanc est sélectionnée pour accueillir les épreuves olympiques de neige et de glace en 1922. Ses principales concurrentes, Gérardmer dans les Vosges ou Luchon-Superbagnères dans les Pyrénées, sont rapidement éliminées, ne garantissant pas un nombre de logements suffisant pour l'ensemble des visiteurs.

        La décision portée par les fédérations internationales souligne la prospérité précoce du site. Majoritairement adepte des sports de glisse, la caste dominante a d’ailleurs l’habitude de mener des expéditions et des randonnées dans ces montagnes. Le CIO parraine alors une « Semaine internationale des sports d’hiver » initialement proposée à titre expérimental. La manifestation sera seulement affiliée a posteriori aux premiers Jeux Olympiques d’hiver. Pourquoi ? Pour des raisons diplomatiques, la France souhaitant préserver ses liens avec les pays scandinaves qui voient effectivement d’un très mauvais œil ce pastiche français de leurs propres Jeux nordiques qui réunissent depuis 1901 les meilleurs athlètes.

        Quoi qu’il en soit, malgré les tensions naissantes, la compétition a bien lieu et rassemble 258 athlètes de 16 pays qui disputent un total de 16 épreuves de 6 sports différents : le ski (de fond et saut), le patinage, le hockey sur glace, le bobsleigh, la patrouille militaire et le curling. Spectateurs et spectatrices sont également de la partie : 10 000 personnes se déplacent pour regarder les exploits des sportives et sportifs les plus en vogue dans les années 1920. 

        Filmer les Jeux olympiques d'hiver...


        Est-ce surprenant d’y retrouver Ralph Laclôtre ? C’est tout naturellement que ce représentant de Pathé – qui sillonne le Sud de la France pour vendre le dernier modèle réduit d’une des plus grandes maisons cinématographiques françaises, la caméra 9,5 mm – répond présent à ce lancement particulièrement mélioratif pour la renommée mondiale de la France. Sur les traces de son père forain, il s’éprend rapidement de l’image animée à laquelle il consacre plus de 30 ans. Son professionnalisme, acquis après des années de réalisation pour les Actualités cinématographiques, dépeint évidemment sur ses essais amateurs et donc non-commercialisés : la poésie et la qualité de ses films couchés sur pellicule ne laissent planer aucun doute sur ses talents de photographe. Moniteur de ski et friand des Alpes à ses heures perdues, il assemble ici le sport de neige et le cinéma pour capturer le caractère événementiel de ces JO tenus en terre familière. La célérité avec laquelle les moments sportifs sont saisis témoigne de l'extraordinaire expertise requise. Laclôtre ressemble en ce sens à un athlète. Tout comme un joueur de curling ou un patineur, il a appris et reproduit à de maintes reprises des mouvements spécifiques. Mais les grands professionnels de l'image n'ont pas seulement la tâche de transformer en réflexes ces exigences physiques fondamentales au maniement des appareils : ils doivent également améliorer et intérioriser des sensibilités esthétiques. Le temps fait défaut pour réfléchir à ce qui a de la valeur ou pas dans un cadre. Leurs actes doivent être entièrement instinctifs, immédiats, et sont le résultat d'années et d'années d'étude, de dur labeur et bien sûr de talent.

        Filmée en 1924, la deuxième séquence du film se compose notamment de remarquables prises de vue des paysages enneigés depuis le célèbre tramway du Mont-Blanc. Mis en service peu avant la Grande Guerre, la ligne de chemin de fer, référence-clef du tourisme ferroviaire, dessert les communes de Saint-Gervais-les-Bains-Le-Fayet, Pagny et Servoz dont on aperçoit les conduites forcées de la centrale hydroélectrique qui alimente l’ancêtre de la SNCF.
         

        Les conduites forcées de la centrale hydroélectrique de Servoz, vues depuis le tramway du Mont-Blanc.
        Fonds Laclôtre © MIRA

         

        Lorsque le cinéaste met à l’honneur les épreuves des JO d’hiver, ses images marquent durablement la rétine tant elles instillent un sentiment profond de rareté. Laclôtre s’intéresse peu à la performance sportive en soi ; la rapidité des mouvements complexifiant l'identification des athlètes. Après avoir installé son dispositif, il réfléchit au positionnement de sa caméra et à ses rendus, teste plusieurs angles et cherche à optimiser du mieux possible ses retranscriptions : il est notamment là, au-dessus de la piste de bobsleigh, réglant son trépied photo.  
         

        Ralph Laclôtre mettant en place son trépied près de la Piste olympique de bobsleigh des Pélerins.
        Fonds Laclôtre © MIRA

        ... et leurs prestiges

        Long de 1,3 km, aujourd'hui traversé par la rampe d'accès au tunnel du Mont-Blanc, à l'aplomb de l'Aiguille du Midi, le tracé de cette piste était jalonné de 19 virages relevés en pierre sèche. Même s'ils ont été fermés en 1950, 3 des 19 virages, témoins du savoir-faire des tailleurs de pierre italiens qui travaillèrent sur l'ouvrage, sont encore visibles. Chose rare dans le film amateur - Laclôtre brosse un portrait des spectateurs dans les gradins : les femmes portent des chapeaux cloches, à la mode dans les années 1920, ou des bonnets en laine et quelques hommes troquent la combinaison pour le smoking. Chics en toutes circonstances !
         

        Spectateurs dans les gradins du tremplin du Mont, au lieu-dit des Bossons.
        Fonds Laclôtre © MIRA


        D’une dimension de 36 000 m2, la patinoire titanesque – la plus grande au monde à cette époque – composée de glace naturelle accueille les compétitions de curling, de patinage et de hockey-sur-glace. C’est à proximité de ce Stade Olympique aménagé le long de l'Arve qu'ont lieu les entraînements de l’équipe amateur des Granites de Toronto. Laclôtre analyse plus précisément la défense du gardien de but Ernie Collet, le numéro 3, avant la finale qui oppose son pays aux États-Unis. À l'issue du match filmé, le Canada honorera une nouvelle fois son titre de champion mondial de hockey-sur-glace.
         

        Le Stade Olympique de Chamonix, Sports de neige et de glace, 27 décembre 1923


        Ralph Laclôtre connaît du monde, beaucoup de monde et rencontre surtout d’illustres personnalités de son époque au gré de ses aventures. Des célébrités qui sont parfois et malheureusement tombées dans les oubliettes de la grande Histoire. S’il a notamment filmé les Quatre Mousquetaires (surnom donné à l’équipe de France de tennis entre 1927 et 1932), les tenniswomen Simonne Mathieu et Suzanne Lenglen, le matador Pierre Pouly, l'acteur Jean Gabin ou encore le maréchal Pétain dans d’autres productions, c'est ici au méconnu Jacob Tullin Thams, sauteur à ski norvégien titulaire d’un nouveau record du monde et premier champion olympique, qu'il demande de se placer devant sa caméra 9,5. On le reconnaît à sa tenue bien singulière et aux photographies qui subsistent de lui. Tout sourire, l'homme prend la pose en toute simplicité et se met timidement en scène.
         

        Jacob Tullin Thams pose devant la caméra de Ralph Laclôtre.
        Fonds Laclôtre © MIRA

         

        Ce n'est pas comme s'il venait d'inscrire son nom dans l'histoire des Jeux olympiques d'hiver. 

        MIRA remercie Myrtil Laclôtre-Régnault et Leïla Laclôtre, filles de Ralph, pour le don de ce fonds d’une valeur inestimable et pour leur confiance.

        ________________________

        Sources : 

        Marie Ameline, « Chamonix 1924 : les 100 ans des premiers Jeux olympiques d'hiver », France Bleu Pays de Savoie, émission en 10 épisodes diffusée du 22 janvier au 2 février 2024
        https://www.francebleu.fr/emissions/chamonix-1924-les-100-ans-des-premiers-jeux-olympiques-d-hiver

        Site officiel du Comité International Olympique. Chamonix 1924
        https://olympics.com/fr/olympic-games/chamonix-1924

        Benjamin Macé, « Chamonix 1924 : les premiers Jeux olympiques d'hiver », Le Blog - Gallica, 25 janvier 2024
        https://gallica.bnf.fr/blog/25012024/chamonix-1924-les-premiers-jeux-olympiques-dhiver?mode=desktop

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