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MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique

Portraits de cinéastes
      • Portrait de cinéaste : Marguerite Hatt-Michel

      • Par Odile Gozillon-Fronsacq
      • Portrait de cinéaste : Marguerite Hatt-Michel
      • Une pionnière du cinéma amateur : Marguerite Hatt-Michel (1896-1965)

        Comment une jeune fille née au XIXè devient-elle cinéaste ?

        Contemporaine du cinéma

        Coïncidence amusante, Marguerite naît en même temps que le cinéma, l’année même de la première projection cinématographique en Alsace, quelques mois après la projection publique des frères Lumière Boulevard des Capucines à Paris. Mais on sait que le cinéma fut longtemps le domaine réservé des hommes, aussi bien pour le cinéma professionnel (même s’il y eut de remarquables exceptions comme Alice Guy première réalisatrice de l’histoire du cinéma, qui filma pour Gaumont dès 1896) que pour le cinéma amateur. Dans les fonds de MIRA, elle est une brillante pionnière, auteur d’une belle collection de films amateurs tournés des années 30 aux années 50.

        Un milieu familial favorable

        Marguerite Michel voit le jour à Lunéville, dans une famille bourgeoise et cultivée. La famille a une entreprise connue : les foies gras Michel.  Elle a quitté l’Alsace après la défaite de 1870.
         

        Pot de foie gras Michel (Faïence de Lunéville)

         


        Son père, Albert Michel[1], est militaire. Né à Strasbourg en 1867, il fait ses études au Gymnase (école protestante) de la ville. Mais il choisit de faire son service militaire dans l’armée française. Toute sa carrière sera déterminée par son bilinguisme franco-allemand. Il s’oriente vers la gendarmerie et le renseignement.
        Marguerite reçoit une solide formation intellectuelle, fondée sur les humanités : le latin lui est tout à fait familier. Elle adore lire (à sa mort quatre camionnettes de livres furent donnés à la médiathèque d’Obernai), et aime aussi écrire, - elle rédige même les discours de son père, à l’occasion. Car elle fut très proche de lui.

        Le cinéma, une passion héréditaire

        En 1914 éclate la Première Guerre mondiale. Très vite, Albert Michel est chargé par l’armée française de la propagande par l’image. En 1915 le GAE (Groupe d'armées de l'Est) lui attribue plus spécialement la propagande en faveur des Alsaciens évacués en France. Ils sont trop souvent mal vus des « Français de l’intérieur » : leur dialecte les fait confondre avec les Allemands.
        Pour les défendre, il écrit un livre, « L’Alsacien évacué », et organise commune par commune des dizaines de « conférences », en présence bien souvent du sous-préfet ou du maire et en s’aidant le plus possible de projections de films.
        Marguerite a alors 19 ans. Elle peut suivre le travail de son père, qui se poursuivit pendant toute la guerre.

        Il continua après la guerre : il s’agit alors de défendre les Alsaciens qui font leur service militaire en France « et sont trop souvent traités de Boches »[2]. Albert Michel aura aussi pour mission de faire connaître la France aux Alsaciens redevenus français.

        Il collabore pendant toutes ces années avec un grand organisme co-fondé par un autre Alsacien, Pierre Marcel. Ce professeur d’histoire né à Strasbourg a créé en 1915 le Service Cinématographique de l’Armée. C’est l’ancêtre de l’ECPA-D, très riche cinémathèque et centre de production cinématographique et photographique de l’armée française. Albert Michel a utilisé quotidiennement les images de l’armée aux fins de convaincre aussi bien les Français de « vieille France » que les Alsaciens nouvellement réintégrés dans la « mère patrie », qu’ils sont faits pour s’aimer et vivre ensemble.

        Un mariage alsacien

        En 1923, Marguerite Michel épouse René Hatt, issu d’une grande famille de brasseurs alsaciens[3]. La famille Michel, très francophile et patriote, accepte ce jeune homme qui a pourtant fait la Première Guerre sous l’uniforme allemand, puisque né allemand à Strasbourg en 1896 : elle connaît l’histoire complexe de l’Alsace. Avec le retour de la paix, René Hatt a poursuivi ses études et fut lui-même diplômé de l’École de Brasserie de Nancy avant de prendre la direction de la brasserie de l’Espérance à Schiltigheim[4].
         

        Affiche publicitaire par C. Riom Paris © musée de la Bière-Département de la Meuse


        Elle a suivi la politique sociale de la brasserie, allant skier par exemple avec les enfants des employés, dans le cadre du ski-club fondé par l’entreprise dès avant 1936.
        Elle vivra à ses côtés les années de guerre, alors que son mari agit dans la Résistance au sein des Forces Françaises Combattantes, réseau Goélette, du 1er octobre 1943 au 30 septembre 1944[5].

        René Hatt, directeur de la brasserie de l’Espérance à Schiltigheim de 1925 à 1967. Peinture à l’huile sur toile[6]

        Une très belle production cinématographique

        Marguerite a la formation, le talent, les moyens, le temps et le désir de filmer son entourage. Elle tournera 43 films, des années 30 aux années 50, Son format : le 8 mm. Ses sujets : sa famille, en particulier lors de loisirs. En Alsace, par exemple le tennis au Lawn de Strasbourg, les promenades dans les Vosges, mais aussi ailleurs : Jeux Olympiques d’hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen, sports d’hiver en Suisse, voyages en Italie, en Espagne, en Grèce… Marguerite filme les jours heureux partagés avec sa famille et ses amis.
        La qualité de l’image est très belle, et son regard bienveillant nous donne  souvent un aperçu particulier : par exemple, filmant une journée de chasse, elle n’en retient que la promenade en barque et le pique-nique. Female gaze ?

        Un patrimoine partagé

        Quand Marguerite décède le 22 août 1965, son petit-fils Dominique, fils de Michel Hatt, n’a que cinq ans.  Mais il restera fidèle à la passion de sa grand-mère pour l’esthétique et l’image, passion dont il a lui-même hérité. Soucieux de partager son patrimoine, il a confié ses films de famille à MIRA en 2021. Marguerite Hatt est ainsi devenue la première femme réalisatrice de nos collections.

         
         

        [1] Sur Albert MICHEL, v. https://www.force-publique.net/1934/06/21/les-bribes-dhistoire/

        [2] Nos conscrits alsaciens vont apprendre à connaître mieux la France pendant leur séjour sous les drapeaux. Il dépend pour une large part de l’attitude de vos concitoyens qu’ils apprennent aussi, la connaissant mieux, à mieux l’aimer. [Mais pour cela il faut ménager la susceptibilité, combien compréhensible, des jeunes Alsaciens-Lorrains à l’endroit de l’épithète de « Boche » qu’ils considèrent comme une appellation infamante et synonyme d’ennemi déloyal]

        [3] V. Nicolas STOSKOPF : Les Hatt, une dynastie de brasseurs strasbourgeois de 1664 aux années 1980 : https://hal.science/hal-03442065/document


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