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MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique

Portraits de cinéastes
      • Portrait de cinéaste : Marcel Meyer

      • Par Léa Hibert
      • Portrait de cinéaste : Marcel Meyer
        • Fonds Meyer © MIRA
      • Le fonds Meyer se compose de remarquables films tournés entre 1925 et 1937 au format 9,5mm. Marcel Meyer choisit sa vie familiale et son milieu professionnel pour apprivoiser sa caméra, captant ainsi l’atmosphère si particulière de l’entre-deux-guerres. Né en 1888, il devient chirurgien orthopédiste et installe son cabinet médical au 50 avenue des Vosges à Strasbourg. À la même adresse se trouvait aussi son appartement et dans la cour, un atelier où il faisait fabriquer des prothèses pour ses patients. Il prend l’habitude de filmer sa famille aux alentours de son cabinet et plus particulièrement son fils unique Jean, né en 1923, immortalisant des lieux emblématiques comme la Place de la République ou le Palais du Rhin dans les années 1920 et 1930 (Voir films en lien Strasbourg-Sarrebourg-Dabo).

        Marcel Meyer nous plonge aussi dans les pratiques chirurgicales des années 1920 en filmant ses collègues chirurgiens en pleine opération, nous délivrant des images rares et impressionnantes de patients opérés à cette époque.

         

        L'entrée du 50 avenue des Vosges - Fonds Meyer © MIRA

         

        Jean Meyer enfant devant l'entrée du 50 avenue des Vosges - Fonds Meyer © MIRA

         

        Expérimentation de la caméra 9,5mm

        Curieux des innovations techniques de son époque, Marcel Meyer est un homme de son temps. C’est tout naturellement qu’il décide d’acquérir une caméra 9,5mm dès sa mise sur le marché en juin 1923 par Pathé, ouvrant ainsi aux cinéastes amateurs un nouveau terrain de jeu et d’expérimentations filmiques. Le fonds Meyer est un formidable témoignage des prémices de ce cinéma amateur apparu dans l’entre-deux-guerres. Marcel Meyer s’amuse à filmer les membres de sa famille, pris sur le vif ou alors posant devant la caméra. Le cadrage peut sembler approximatif car les visages sont parfois hors cadre, mais l’explication se trouve dans le sujet principal des films, Jean, fils unique de Marcel Meyer. Il n’est en effet encore qu’un bébé lorsque son père commence ses essais et devient alors le centre de toutes les attentions. Marcel Meyer tente de capter avec sa caméra la vivacité de Jean à hauteur d’enfant, attendant parfois que Jean passe dans le cadre : les adultes sont secondaires, qu’importe s’ils sortent du cadre ! (Voir films en lien Strasbourg-Sarrebourg-Dabo). Le regard du père sur son fils est touchant. Tous les cadres de Marcel Meyer ne sont toutefois pas maîtrisés, mais de cette façon de filmer presque naïve se dégage une atmosphère ludique et joyeuse. La caméra est une grande nouveauté pour les amateurs, dont la technique est parfois encore à maitriser.

         

        Jean Meyer enfant  - Fonds Meyer © MIRA

         

        Influencé par le Cinéma

        Marcel Meyer capte la réalité de différentes façons. Certaines séquences sont prises sur le vif, sans volonté de mise en scène, témoignant des loisirs en famille tels que les promenades dans les Vosges et en Moselle, le canoë sur le canal de la Marne au Rhin, ou une partie de patins à glace sur les courts du Lawn-Tennis de Strasbourg gelés artificiellement (Voir films en lien Canoë-Défilé et Patinage sur les courts). Il filme aussi des scènes de vie rurale et de la vie quotidienne à Sarrebourg où vivent ses parents et à Oberseebach à l’occasion d’une fête traditionnelle (Voir films en lien Oberseebach).

         

        Les courts du Lawn-Tennis de Strasbourg transformés en patinoire, 1933 environ.

        Fonds Meyer © MIRA

         

        Jean et des fillettes sur le canal de la marne au Rhin, 1934 environ - Fonds Meyer © MIRA

         

        Jean Meyer et des enfants dans une rue à Hommarting en 1924 

        Fonds Meyer © MIRA

         

        D’autres séquences sèment le doute. Marcel Meyer aimait souvent mettre en scène le réel, demandant aux membres de sa famille de poser ou de marcher devant la caméra (Voir films en lien À Strasbourg et en Moselle), traces des habitudes gardées devant un appareil photo avant l’apparition de la caméra amateur. Une séquence plus équivoque vient questionner la part de mise en scène de l’action filmée. Un homme donne un biberon rempli de lait à Jean assis sur ses genoux, mais l’action semble figée : le niveau du lait ne descend pas dans la bouteille ! Marcel Meyer a acquis, peut-être de manière inconsciente, la notion du découpage et de la multiplication des plans sur une même action. Jean est filmé sous plusieurs axes et valeurs de plans différents, ce qui donne un aspect très cinématographique à cette séquence. Un autre indice emprunté au milieu du cinéma professionnel, qui peut nous faire penser que Marcel Meyer souhaitait mettre en scène le repas de son fils, est le début de la séquence. L’homme renverse du lait sur Jean en le faisant boire. Marcel Meyer coupe ce plan pour en tourner un autre où tout est bien mis en place. Jean a été nettoyé, on peut refaire une prise ! (Voir film en lien À Strasbourg et en Moselle).

         

        Jean Meyer buvant son biberon, 1924 environ - Fonds Meyer © MIRA

         

        Cette empreinte du Cinéma dans le fonds Meyer est encore plus évidente dans certaines séquences. Marcel Meyer se met en scène dans une imitation du film l’Arroseur arrosé des Frères Lumières, demandant à Jean alors âgé de 10 ans, de le filmer dans le jardin familial, avec le tuyau d’arrosage. De la même façon, Jean s’empare occasionnellement de la caméra pour filmer son père qui se met également en scène dans des moments de loisirs, tels qu’une partie de pêche à la ligne (Voir film en lien Saverne et Strasbourg). La caméra créé un véritable lien de complicité entre Marcel et Jean, mais aussi avec le reste des membres de la famille qui ne peuvent s’empêcher parfois de s’amuser devant l’objectif, souriant ou grimaçant.

         

        Marcel Meyer se met en scène avec son tuyau d'arrosage, 1932 environ

        Fonds Meyer © MIRA

         

        Marcel Meyer arrosé, 1932 environ - Fonds Meyer © MIRA

        Au cœur d’un service de chirurgie orthopédique à Strasbourg

        Tourné en 1928, Clinique Chirurgicale B des Hôpitaux Civils de Strasbourg est l’un des films les plus exceptionnels des collections MIRA. La clinique chirurgicale B est un pavillon construit pendant les travaux d’extension des Hôpitaux Civils et achevé en 1914, faisant partie d’un vaste plan de construction entre 1875 et 1930. L’ensemble hospitalier devint l’un des plus modernes d’Europe à la fin des années 1920[1].

        Marcel Meyer représente le quotidien de son équipe chirurgicale orthopédique : le concierge à l’entrée du bâtiment, la démarche des patients attendant d’être opérés, leur préparation post-opératoire, les chirurgiens en action pendant des opérations et leurs équipements, et une chambre où de nombreux lits sont alignés. L’aspect documentaire de ce film se trouve dans certaines images prises sur le vif, témoignant des pratiques chirurgicales de cette époque. Malgré le caractère amateur de ce film, Jean Meyer porte un véritable regard de cinéaste sur les séquences qu’il a filmées en réalisant un montage qui va lui permettre d’écrire une trame narrative et chronologique.

         

        [1] Article écrit par Christian Bonah :  https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php/Chirurgie_B._(0052FN0008)

         

        Le concierge à l'entrée du pavillon de chirurgie B, 1928 - Fonds Meyer © MIRA

         

        Une soeur s'occupant d'enfants dans une chambre du pavillon, 1928

        Fonds Meyer © MIRA

         

        Une opération, 1928 - Fonds Meyer © MIRA

         

        Les chirurgiens, 1928 - Fonds Meyer © MIRA

         

        En pleine opération, 1928 - Fonds Meyer © MIRA

         

        Mais la singularité de ce film réside dans le lien de complicité entre l’opérateur et les sujets filmés. Marcel Meyer filme ses collègues de travail comme s’il filmait sa famille. Tel un objet ludique, la caméra apporte dans la clinique une certaine légèreté qui contraste avec l’enjeu parfois vital des opérations réalisées. Les images de chirurgiens posant face à la caméra en souriant, tirant parfois la langue, ainsi que les sœurs et la mère supérieure saluant ou souriant à leur tour, ressemblent aux images tournées avec sa famille. Comme dans le cadre familial, Marcel Meyer n’hésite pas à passer devant la caméra pour accompagner la marche difficile d’un enfant aux jambes arquées, provoqué par le rachitisme (Voir films en lien Clinique chirurgicale B des hôpitaux civils de Strasbourg).

         

        Un chirurgien - Fonds Meyer © MIRA

         

        Une infirmière - Fonds Meyer © MIRA

         

        Un chirurgien, 1928 - Fonds Meyer © MIRA

         

        La mère supérieure, 1928 - Fonds Meyer © MIRA

         

        Marcel Meyer et un enfant marchant devant le pavillon de chirurgie B, 1928 

        Fonds Meyer © MIRA

        Filmer l’enfance d’un soldat

        En confiant les films de son père à MIRA en 2016, Jean Meyer nous transmet l’émouvant témoignage de son enfance heureuse avant de connaître des heures plus sombres de l’Histoire. Pendant la Seconde Guerre mondiale et à seulement vingt ans, Jean Meyer décide de s’engager dans les FFL (Forces Françaises Libres) alors qu’il se trouve en Angleterre. Il est affecté comme aspirant au 12eme Chasseur d’Afrique, un des trois régiments de chars de la 2e Division Blindée du général Leclerc. C’est en tant que chef de peloton de 5 chars Shermann M4 que Jean Meyer contribue à la Libération de Paris, puis de l’Alsace en 1944, en passant par la Normandie depuis l’Angleterre. Son courage est récompensé par de nombreuses médailles, telles que la Légion d’Honneur, la Croix de guerre et la Médaille des évadées.

        Après la guerre, Jean Meyer suit les traces de son père en devenant chirurgien orthopédiste, reprenant le même cabinet médical qui l’a vu naitre à Strasbourg. Marcel Meyer a lui aussi participé à l’effort de guerre. À partir de 1940, il devient médecin Capitaine de Réserve affecté au Centre de Réforme et d’appareillages des mutilés de guerre à Limoges. Il fabrique des prothèses pour les soldats blessés revenus du front.

        En filmant l’enfance de son fils de manière insouciante, Marcel Meyer ne sait pas qu’il immortalise en réalité l’enfance d’un véritable héros de guerre, nous transmettant ainsi quelques fragments de sa vie.

         

        Jean Meyer assis sur la voiture familiale, 1924 - Fonds Meyer © MIRA

         

        Jean Meyer, 1925 - Fonds Meyer © MIRA

        Retrouvez tous les films de Marcel Meyer dans le catalogue de nos collections sur notre site. 

         

         

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