Par Marion Brun

Étienne Klein (1923-1999) étudie la photographie pendant la Seconde Guerre Mondiale à Lyon lorsqu’il rejoint la résistance puis la 2e DB en Alsace. Démobilisé en novembre 1945, il travaille comme photographe à Strasbourg jusqu’en 1985.

De la photo au cinéma

Avec cette appétence pour l’image, c’est naturellement qu’Etienne Klein se dote d’une caméra qui va lui permettre de filmer des moments de sa vie qu’il photographie en parallèle. Attaché à sa région, il a filmé les fêtes populaires comme ces conscrits défilant à Strasbourg en 1950 ou la célébration de la Pentecôte à Wissembourg en 1949.

 

Fonds Klein © MIRA

Un lien fort au judaïsme

Au-delà des scènes familiales classiques, ses films reflètent surtout son appartenance et son lien fort à la communauté juive, comme en témoignent les mariages familiaux célébrés selon le rite judaïque ou l’allumage des bougies de Hanoukka. Le couple Klein apparaît aussi à l’image dans le très beau film de leur mariage, célébré par le Grand Rabbin Deutsch en 1949, dans la chapelle militaire convertie en synagogue, suite à la destruction de la synagogue consistoriale en 1940 par les occupants allemands.

 

Fonds Klein © MIRA

Voyages en Terre Sainte

Dans la décennie 1960, il effectue deux voyages en Israël avec son épouse, comme de nombreux juifs d’Alsace et d’ailleurs, pour visiter la Terre Sainte.

Dans les années 1980, il passe au format Super 8 mm. Ses films se situent alors entre Strasbourg et Israël, où toujours avec sa femme, il se rend à de très nombreuses reprises pour visiter certains de ses enfants qui y ont fait leur alya (immigration en Terre Sainte pour la communauté juive). Ils y visitent Jérusalem, le désert du Néguev, les kibboutz, ou la synagogue du centre médical Hadassah ein Kérem et ses vitraux de Marc Chagall, lieux dont Etienne Klein ramènera des séquences filmées.

 

Fonds Klein © MIRA

 

Ce témoignage en images de la vie d’une famille de confession juive est rare dans les collections de MIRA et d’autant plus précieux.

Etienne Klein était un filmeur prolifique puisqu’il a tourné pendant près de quarante ans, de 1948 à 1988. Son fonds est constitué aujourd’hui d’une trentaine de films disponibles sur le catalogue en ligne de MIRA. C’est son fils, Marc-Henri Klein qui nous a transmis ce patrimoine et qui évoque cette période dans un Fragment réalisée par Sophie Desgeorge, à découvrir ici.