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      • Floriane Langweil (1861-1958), une Alsacienne à Paris

      • Par Odile Gozillon-Fronsacq
      • Floriane Langweil (1861-1958), une Alsacienne à Paris
        • Florine Langweil, photographiée à Paris chez Albert Kahn, autre philanthrope juif alsacien et francophile
          Elle était venue assister à une projection en 1922.
      • Nous avons approché Florine Langweil par l’intermédiaire du cinéma amateur. C’est grâce aux nombreux films tournés par son gendre André Noufflard, conservés à Normandie Images, que nous avons pu suivre l’incroyable réussite de cette jeune Alsacienne, devenue experte internationale en art asiatique, et mécène de sa province d’origine.

        Portrait de Madame Langweil et ses deux filles en 1905. Peinture de Jacques Émile Blanche. Don de Madame Langweil, 1949 (coll. Musée Unterlinden, Colmar)

        Une enfance modeste à Wintzenheim, un refuge à Paris

        Florine naît en 1861 dans une famille juive de ce village proche de Colmar, la famille Ebstein. Elle est la sixième d’un couple d’aubergiste qui aura en tout sept enfants. Elle est très attachée à ses parents, et leur mort en 1881 la laisse désemparée.

        Elle trouve refuge chez une cousine parisienne qui tient un petit magasin de pâtisseries alsaciennes. On sait que l’Alsace, « province perdue » en 1871(i), a une cote d’amour auprès des Français « de l’intérieur », et que de nombreux juifs alsaciens ont choisi de vivre en France plutôt que dans l’Empire allemand, qui en 1871 a annexé l’Alsace par le traité de Francfort. Elle a 20 ans, une certaine expérience du petit commerce, mais son avenir ne peut être, comme pour toutes les jeunes filles d’alors, que dans le mariage.

        Et c’est ce qui se produit. Elle séduit Charles Langweil, un antiquaire parisien, lui aussi d’origine juive, qui a 25 ans de plus qu’elle. Ils se marient en 1885, et ont deux filles, Berthe née en 1886, puis Lily en 1887.

        Une rupture familiale et une aventure artistique

        En 1893, son mari la quitte. Il lui laisse ses filles, et un magasin criblé de dettes. Florine a 32 ans et ne peut compter que sur elle-même, son intelligence, son sens des affaires et sa formidable capacité de travail. Elle se spécialise dans ce qu’elle sent devenir une passion grandissante chez les amateurs d’art : l’art chinois et l’art japonais.

        En 20 ans, elle devient l'une des meilleures spécialistes européennes d’art asiatique(ii). Elle s’est organisée remarquablement, s’appuyant sur des prospecteurs dans les deux pays, et important des pièces de très grande qualité. Elle a pour clients des particuliers comme Clémenceau, Toulouse-Lautrec, Degas... et des musées du monde entier. C’est une carrière fantastique, mais méconnue. Par ailleurs, elle se crée une collection particulière exceptionnelle.

        En 1913, elle a fait fortune. Elle ferme son magasin et s’achète un hôtel particulier rue de Varenne ; c’est une vaste demeure avec un grand jardin. Elle y abrite sa collection, et sa famille, dont sa fille Berthe et son gendre André Noufflard, et bientôt, ses œuvres de bienfaisance nées de la guerre : aide aux réfugiés alsaciens, en particulier les femmes et les enfants, accueil de blessés de guerre, envoi de colis en Alsace... Elle y vivra jusqu’à sa mort en 1958.

        Portrait de madame Langweil - Jacques-Émile Blanche
        Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, MAMCS 55.974.0.645

        Mécène de l’Alsace

        Après la Première Guerre, Florine Langweil continue à œuvrer en faveur de l’Alsace. pour développer un lien fort entre la France et sa province d’origine, sous de multiples formes.  

        Elle a ainsi été un mécène important pour les musées alsaciens. Le musée de Colmar notamment (iii), car c’est Hansi qui en devient le conservateur en 1923, succédant ainsi à son père. Jean-Jacques Waltz est son ami depuis des années, ils se sont rencontrés de multiples fois, à Paris comme en Alsace, ainsi que le montrent de nombreux films. Elle a également doté les musées de Mulhouse et de Colmar.

        Elle a aussi réalisé une œuvre sociale, en faveur des femmes en particulier. Elle n’a pu oublier sa situation de mère seule en charge d’enfants. Elle a voulu faciliter la vie des mères de Wintzenheim, en leur donnant la possibilité de travailler à l’extérieur sans mettre la sécurité de leurs enfants en danger(iv). Elle fonde donc une crèche, dont elle confie l’organisation à des religieuses. Son gendre la filme en train de leur rendre visite en 1931.

        Mais son grand œuvre est son action en faveur de l’apprentissage du français en Alsace. En 1923 elle fonde le Prix de français en Alsace sur une suggestion de Hansi. Elle partage avec lui un patriotisme pro-français, un grand amour de l’Alsace, et beaucoup de générosité. Elle offre un prix à chaque école primaire alsacienne, pour l’élève qui parle le mieux le français. Les livres sont accompagnés de diplômes dessinés par Hansi. Elle offrait aussi des abonnements à La Semaine de Suzette, Zig et Puce..., des dictionnaires. André Noufflard a filmé de nombreuses distributions des prix, organisées le 14 juillet et présidées par Florine Langweil et Hansi. C’était un événement majeur où toutes les personnalités locales, militaires, politiques, médiatiques, académiques... étaient présentes. La journée se terminait par un grand banquet offert par Madame Langweil, - un grand moment mondain.

        Car Florine Langweil avait un sens de l’organisation exceptionnel et a su se gagner l’appui des politiques (les présidents de la République Millerand puis Doumergue, le Président du conseil Raymond Poincaré, des députés et sénateurs, le maire de Strasbourg...), de financiers (banque Lazard, les Rotschild), d’industriels (de Dietrich, Schlumberger, Koechlin, SACM), de membres éminents du monde de la culture (des artistes comme Hansi, Edith Wharton, la SACD, la librairie Hachette, l’Académie française, le rectorat, la presse, les Alsaciens de Paris...).

        Diplôme du Prix de Français en Alsace, dessiné par Hansi

        Les Prix de français ont été attribués jusqu’en 1939, et la France lui rend hommage en la décorant de la Légion d’honneur(v). Mais l’invasion allemande est une nouvelle rupture dans la vie de Florine Langweil. En 1940, elle doit quitter Paris et une grand partie de ses collections sont confisquées par Göring. Mais dès 1945 elle reprend les distributions. Elle a 84 ans ; elle le fera jusqu’en 1947, à 86 ans. Elle mourut chez elle en 1958 à 97 ans. Le Prix de français a été repris par le Rectorat, sous le nom de Prix Langweil remis à une école dans chacun des trois départements d’Alsace-Moselle.

        Portrait de Madame Langweil en 1932. Peinture d'André Noufflard. Don de l'artiste, 1935 (coll. Musée Unterlinden, Colmar)

        Un fonds exceptionnel : le fonds Noufflard

        André Noufflard est le gendre de Florine, le mari de sa fille ainée Berthe. Tous deux sont peintres, et vivent en harmonie avec leur mère et belle-mère. A tel point qu’à Noël 1925, Florine Langweil fait cadeau à son gendre d’une caméra Pathé 9.5. C’est alors une grande nouveauté, qui n’est commercialisée que depuis 1924. Ce nouveau format Pathé va permettre un grand essor du cinéma amateur. Son utilisation est pratique, son prix modéré, son succès extraordinaire. André Noufflard se prend de passion pour sa caméra, et se promène partout avec elle, filmant tout ce qu’il voit, et en particulier la vie de Florine, jusqu’en 1940.

        Il enregistrera 739 bobineaux, dont il subsiste 728 qui sont depuis 1998 conservés à la cinémathèque régionale Normandie Images. Car c’est dans cette région que les descendants de Florine avaient acheté une ferme. Ce fonds si riche a miraculeusement échappé à la destruction. En effet, la propriété a été occupée et pillée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, et les militaires ont trouvé drôle d’utiliser certains films comme des serpentins : plusieurs ont été retrouvés accrochés dans les branches des arbres. Aujourd’hui, la cinémathèque Normandie Images, et en particulier Agnès Delforge, qui a beaucoup travaillé à documenter le fonds par de multiples rencontres avec les filles de Florine Langweil, veille à faire rayonner ce patrimoine d’exception. C’est ainsi que nous avons pu avoir le plaisir de présenter plusieurs films Noufflard à Strasbourg en 2024, et nous en remercions Normandie Images. La présence de Florine Langweil reste ainsi vivante en Alsace.

        FILMS

        1. Paris rue de Varenne 1927 : accueil de jeunes Alsaciens

        2. Voyage en Alsace Colmar 1931 : Promenade avec Hansi

        3. La crèche Langweil à Wintzenheim 1931 : œuvre humanitaire

        4. Le Prix de Français en Alsace 

        • Distribution des prix à Boersch 1932

        • Rosheim 1932

        • Soulzmatt 1939

          Grandes mondanités, ici dans le parc d’un château, avec Hansi toujours, et un camion de Radio Luxembourg

        • Mittelbergheim 1939

        1. Remise de la Légion d'honneur en 1935 à Colmar

        Eléments bibliographiques

        En ligne

        Une archive : Le Prix de Français en Alsace 6è année (livret, archive privée)

        _____________________

        i L’Empire allemand est né en 1871 de la défaite de la France dans la guerre de 1870. Par le traité de Francfort (1871), la France perd l’Alsace et la Moselle.

        ii « Florine Langweil est une des rares femmes à avoir exercé la profession de marchande d'art. Elles sont peu mentionnées dans l'histoire de l'art. Le projet Women Arts Dealers Digital Archives (WADDA) a pour objectif de leur donner la visibilité qu'elles méritent. Une plateforme en ligne regroupe des projets de recherche consacrés aux marchandes d’art et à leurs trajectoires »

        iii Elle lui offre plus de 250 œuvres d’art

        iv Parce que lors d’un séjour dans son village en 1920 elle avait appris qu’un enfant dont la mère travaillait dans une usine s’était fait écraser par une voiture

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