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MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique

Les cycles thématiques
      • Empreintes coloniales. Représentations sensibles de l’Afrique de l’Ouest depuis 1950

      • Un cycle de projections qui se tiendra les 22, 23 et 24 novembre 2023 à Strasbourg.
      • Empreintes coloniales. Représentations sensibles de l’Afrique de l’Ouest depuis 1950
        • Fonds Fuchs © MIRA
      • En tant que cinémathèque régionale numérique, MIRA propose de mettre en lumière les archives audiovisuelles privées de coopérants français, de travailleurs affiliés à des entreprises alsaciennes ou de touristes, qui ont été les premiers témoins des balbutiements post-coloniaux en Afrique occidentale. La diversité des sensibilités individuelles, traduites par ces images, donne à voir toute la complexité historique qui englobe les échanges franco-africains. Ces relations, qui héritent de plusieurs siècles de colonisation, affectent directement nos imaginaires.

        Au sortir du joug impérialiste, la France soutient a priori l’émancipation de ses anciennes colonies. Les aides au développement à destination des pays africains mises en place par le ministère de la Coopération française sont caractéristiques de ce désir ambivalent d’assister tout en gardant la mainmise sur des actions rentables. Les fonds d’archives issues des collections de MIRA permettent d’interroger des situations de confrontations ou de circulations Nord-Sud, à partir d’expériences situées, concrètes, qui ont nourri les représentations contemporaines. La sélection de MIRA naît dans un contexte de boom pétrolier et de croissance économique des entreprises minières européennes et états-uniennes. En partie dépendants de la richesse minérale de leurs sols, les pays émergents éprouvent alors l’ingérence industrielle des anciennes puissances coloniales.

        Arpenter l’inconnu

         

        Fonds Fuchs © MIRA

         

        Ces fonds d’archives sont porteurs de regards contradictoires, difficilement homogénéisables. Ils attestent, en tout cas, de la curiosité certaine de cinéastes pour un monde largement fantasmé. En faisant face à des cultures qui diffèrent de la norme dominante, la caméra des cinéastes traduit les rapports de pouvoir entre les puissances européennes et les pays émergents. En plus de constituer des ressources précieuses pour la documentation de cette époque, ces films matérialisent les relations afro-européennes selon une pluralité de points de vue. 

        Désireux de sauvegarder un patrimoine qui le fascine, le cinéaste amateur Bernard Fuchs capture notamment l’activité de fondeurs de bronze et de créateurs artistiques à Ouagadougou en Haute-Volta - l’actuel Burkina Faso. Il cherche à valoriser un savoir-faire local, à célébrer des coutumes ancestrales, aux antipodes des industrialisations de masse contemporaines.

        La Coopération française en Afrique de l’Ouest

         

        Fonds Kieffer © MIRA 

         

        Sans négliger la Coopération en tant que base légale et institutionnelle, il faut aborder les coopérants en tant que groupe, analyser le rôle qu’ils jouèrent et les motivations personnelles qui les poussèrent à s’expatrier temporairement vers des pays africains devenus indépendants. 

        Les films de MIRA retracent les interactions nuancées entre des individus aux statuts et personnalités différentes. L’optique est résolument celle de l’histoire sociale, mais aussi de l’histoire des idées et des transferts culturels dans le cadre global des relations internationales de la deuxième moitié du XXème siècle. MIRA dispose ainsi de nombreux films d’ex-enseignants français sous la tutelle de l’ancien ministère de la Coopération (MC). 

        Pierre Kieffer débarque à Madaoua, au Niger, où il officie dans un collège préfabriqué dans les années 1970. Il partage les activités locales qui rythment ses journées : les marchés, les courses hippiques organisées au cœur des steppes désertiques, l’organisation de prières musulmanes et de fêtes populaires. Son quotidien est agrémenté par plusieurs visites de dignitaires européens. Dans le même temps, il porte un intérêt tout particulier aux artisanats locaux, l’exploitation des cultures - mil et sorgho.

        En mission à Daloa en compagnie de son épouse Brigitte - coréalisatrice des images -, le cinéaste Guy Thomann nuance la scission couramment établie entre les « dominants » et les « dominés ». Dans son film « Deux enfants à Daloa », il suit les vadrouilles de Corinne et Aly, une fillette française et un garçon ivoirien. Le métrage tourne le dos à la différenciation pour faire le constat d’une parité. Il montre une complicité entre des enfants que tout oppose a priori. En parallèle, il documente un « jeudi au collège », l’emploi du temps standard d’une classe de jeunes femmes. Entre tâches ménagères, cours de sports et catéchisme, le programme disciplinaire dépeint une conception archaïque de l’éducation des femmes.

        Conséquences écologiques et culturelles

        Enfin, les fonds de MIRA viennent mettre en exergue la poursuite d’une forme d’impérialisme économique et écologique. Industries pétrolières, forages et déforestations font effectivement partie intégrante des films. 

        Le fonds Menninger est constitué d’une dizaine de films qui capturent les opérations d’extraction de sable et de forages océaniques investies par une filiale de la firme Thann et Mulhouse : Gaziello & Cie. Implanté à Djifer, au Sénégal, non loin des plateformes pétrolières qui siègent au port de Dakar, il documente de nombreuses exploitations minières. 

        Dans les années 1960,  le gendarme Frédéric Thomas, ami du célèbre médecin alsacien Albert Schweitzer, est affecté au Gabon, plus précisément à Lambaréné. Il nous renseigne sur les échanges franco-gabonais de l'époque, les dégâts immobiliers et matériels causés par d'importantes inondations, les techniques locales d'extraction de pépites d'or... Dans le même temps, il s'adonne à des chasses aujourd'hui controversées, à savoir des safaris, et dont il nous lègue des images frappantes.

        En 1974, Kieffer immortalise aussi les désastres économiques vécus par la communauté des Touaregs. À la suite d’une intense sécheresse – qui illustre d’emblée les conséquences de la crise écologique –, leur principale source de revenus, à savoir le bétail agricole, s’envole, lorsque les bêtes meurent petit à petit de déshydratation. 

        Les films de voyage témoignent aussi du développement accru du secteur touristique. Les villages dogons, les tatas et les huttes traditionnelles figurent parmi les attractions les plus populaires. La cité lacustre de Ganvié, la « Venise africaine », subit ainsi les allers et venues de dizaines de pirogues qui naviguent constamment entre les habitations sur pilotis et compromettent par conséquent l’intimité de ces occupant·e·s. Les films de MIRA reflètent ce sursaut économique en même temps qu’ils renseignent sur les effets sociaux et écologiques de la marchandisation des terres. 

         

        Fonds Menninger © MIRA



        Par Thomas Bernolin, assistant de documentation et de programmation.
        Plus d'informations à thomas.bernolin@miralsace.eu 

      • Films en lien

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