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MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique

Images à la une
      • Les débuts d'Europa-Park en images (1975-1990)

      • Par Thomas Bernolin
      • Les débuts d'Europa-Park en images (1975-1990)
        • Marie-Claude Prost, fonds Prost © MIRA
      • Le 12 juillet 2025, Europa-Park fêtera ses 50 ans ! À cette occasion, MIRA vous fait (re)découvrir ses images amateurs tournées dans le parc d’attractions allemand à la frontière de l'Alsace. Dès 1975, son année d’ouverture, Europa-Park conquit aussi bien les petits que les grands et devient rapidement un haut-lieu du divertissement pour les Alsacien·nes.

        Situé au cœur de la région des trois frontières, entre la France, l’Allemagne et la Suisse, le parc d’attractions Europa-Park est effectivement bien connu des Alsacien·nes. MIRA possède à ce jour 20 films de famille issus de 12 fonds distincts mentionnant le complexe de loisirs entre 1975 et 1990. Ces images filmées par des cinéastes amateurs documentent les premières années d’Europa-Park, alors que le parc d’attractions n’est encore qu’un ensemble forain de facture modeste, surtout si on le compare à sa forme actuelle. Il était pourtant déjà porteur de modernité pour ses contemporain·es. Le parc s’est progressivement adapté aux inventions techniques de ces quatre dernières décennies et a su répondre aux besoins d’une clientèle locale puis mondiale, désireuse de sensations toujours plus fortes, d’expériences toujours plus immersives. À partir de cette époque, Europa-Park devient l'occasion parfaite de réunir les familles et d’occuper les enfants avec un divertissement inédit. C'est la sortie du dimanche, où tout le monde garde pour mot d’ordre : l’évasion.

        Denis Klein, fonds Klein Denis (1975 env) © MIRA

        Un parc d'attractions à l'image de l'Europe

        Après son inauguration le 12 juillet 1975, en présence du ministre Rudolf Eberle, déjà fortement critiqué pour sa défense de la centrale nucléaire de Wyhl am Kaiserstuhl par les activistes écologistes rhénans, Europa-Park reçoit 250 000 visiteurs durant tout l’été.

        Tout commence cependant en 1780, dans l’atelier de Paul Mack, charron – artisan spécialiste du bois et du métal – en Forêt-Noire, plus précisément à Waldkirch, réputée pour ses fabricants d’orgues de barbarie. Il crée sa propre compagnie, MACK Rides, et s’emploie principalement à construire des estrades et des infrastructures mobiles pour les arts du spectacle.

        À partir de 1830, l’entreprise se spécialise dans les caravanes pour forains, les carrousels, les trains fantômes et les grands 8. Localement notoire pour ses attractions et ses équipements à destination des parcs de loisirs, MACK Rides s’exporte outre-Atlantique à la conquête du marché américain dès les années 1950. C’est sous la direction de Franz Mack (1921-2010) et de ses deux fils Roland et Jürgen Mack que l’affaire familiale décolle.

        En passe de devenir le leader mondial du secteur, en 1972, MACK Rides songe alors à créer un parc d’attractions qui servira de vitrine à ses derniers manèges. Le premier site envisagé n’est autre que Breisach am Rhein, une ville de 4 000 ans frontalière de Neuf-Brisach, près de Colmar (68). Mais un refus du service des eaux et de la navigation, qui avait ses propres idées de développement pour ce site, mit fin au projet. Il reste cependant quelque chose de l’ère Breisach : le nom « Europa-Park », inspiré de l’esprit européen très présent dans la ville, qui avait déjà organisé en 1950 un vote-test sur la création d’un État fédéral européen. À proximité de l’autoroute Karlsruhe-Bâle, entre Fribourg-en-Brisgau et Strasbourg, la ville de Rust est donc désignée pour accueillir le projet des Mack.

        Au départ, l'annonce du parc fait l’objet de nombreuses critiques dans la presse. Certains journaux indiquent que « le vautour de la faillite plane sur Rust » ou se demandent « ce qu’il adviendra de cette ruine des loisirs dans un village badois ». Mais les chiffres parlent d’eux-mêmes : dès 1978, la barre du million de visiteurs est franchie. En près de 50 ans d’existence, le parc d’attractions s’est considérablement développé, attirant des visiteurs du monde entier. Ces derniers peuvent désormais découvrir 19 quartiers thématiques représentant l’architecture, la cuisine et la végétation typiques de plusieurs pays européens. De 2014 à 2024, à l’exception d’une année, Europa-Park a reçu le titre de « meilleur parc d’attractions au monde » aux Golden Ticket Awards.

         

        Plan du parc d'attractions Europa-Park en 1978

         

        Entre montagnes russes et boutiques de souvenirs, le complexe Europa-Park défend cependant une vision glorieuse de la culture européenne qui se fait le reflet du projet libéral et atlantiste de ses propriétaires à une époque où on cherche assurément à consolider l’idée d’une Europe forte.

        La société des loisirs et la démocratisation du cinéma amateur

        La démocratisation des parcs de loisirs dans les années 1970 et leur forte fréquentation poursuivent la logique consumériste de la société du spectacle amorcée dès les années 1950. Le corpus d’images dont MIRA dispose est très majoritairement issu de films tournés au format Super 8 mm : un matériel vendu dès 1965 par les publicitaires comme moins onéreux que ses prédécesseurs (le 16 mm par exemple) et bien plus pratique d’usage.

        Les classes moyennes sont directement ciblées par cette stratégie commerciale qui mise sur l’accessibilité et l’économie. Cette baisse du prix des pellicules reconfigure pareillement les pratiques filmiques qui deviennent moins contraignantes. On dégaine ainsi plus facilement la caméra si on estime que l’occasion s’y prête.

        La caméra Super 8 mm permet également aux classes moyennes de s’emparer des outils de prises de vue et de construire leurs propres représentations, là où le film amateur était auparavant un loisir majoritairement  bourgeois. C’est peut-être pourquoi le Super 8 mm est souvent considéré comme le format archétypal du film de famille.

        Filmer ses sorties en famille à Europa-Park

        Europa-Park est le royaume parfait pour retranscrire cette union familiale et cet esprit convivial ! Dès son ouverture, les Alsacien·nes se ruent dans les allées du parc et testent ses manèges inspirés de plusieurs cultures européennes. Ils sont nombreux à s’y être rendus dès son lancement puisque les films datent majoritairement de 1975 à 1980. On y pose premièrement le décor : les imposantes lettrines « Europa-Park » inscrites sur la façade des bornes d’accueil sont filmées en contre-plongée comme pour souligner que l'enseigne a déjà fait ses preuves.

         

        Frédéric Rapp, fonds Rapp (1976-77) © MIRA

         

        Une des séquences de Bernard Strauel donne également une vision d’ensemble sur le parking bondé de monde en 1984 depuis le monorail.

        Bernard Strauel, fonds Strauel (1984) © MIRA

        Les cinéastes nous renseignent sur la simplicité du lieu à leur insu ; en effet, ils captent tous ou presque les mêmes attractions et nous donnent une idée précise du parcours-type du visiteur de l'époque – petit tour sur le lac et sous la serre tropicale, zooms sur les rochers des éléphants qui bordent ses rives, voyage à bord du train panoramique (Panoramabahn), focus sur les enfants dans les zones de jeux plein-air ou les auto-tamponneuses puis… les bûches. Construits en 1978, ces toboggans aquatiques font déjà leur petit effet et restent très appréciés des visiteurs aujourd’hui. Les bûches sont effectivement devenues le symbole-même du parc : tout le monde les a en tête à la simple évocation du lieu. Les cinéastes, qui observent l’attraction à sa périphérie, essaient de capter les expressions enjoués et l’excitation des passagers, souvent leurs propres enfants.

        Francis Hirn, fonds Hirn (1978) © MIRA

        Même s’ils mettent principalement en avant les jeux des enfants, les adultes ne lésinent pas sur les quelques instants de joyeuse régression comme lorsqu’ils grimpent dans des mini-mobiles imitant des voitures anglaises de F1 (Silverstone Piste) ou des Ford T (Oldtimer-fahrt). Suivant le tracé des rails et l’avancée des véhicules, la caméra de nos amateurs balaie l’espace du manège selon la cadence des autos, les grands comme les petits nous adressant des saluts et des sourires communicatifs. La plupart des attractions sont encore existantes aujourd’hui comme les bûches, la piste de F1 et les modèles réduits d’avions du Roter Baron[1]. La reconnaissance de ces manèges inspire une certaine nostalgie, faisant ressurgir nos souvenirs d’enfance. La mascotte du parc, l’Euro-Maus, une petite souris nommée Ed, aux côtés de laquelle les enfants posent naturellement, possède un côté désuet, moins cartoonesque que sa version actuelle. 

        En 1984 sont construites les premières montagnes russes du parc : le Alpenexpress Enzian dont le réalisateur De Calvez, dans son film, met en avant le caractère novateur en s’attardant longuement sur le circuit escarpé du grand 8 avant de filmer la pancarte du bobsleigh suisse inauguré en 1985. Le parc d'attractions commence déjà à prendre une certaine ampleur, se construisant petit à petit une renommée à l'internationale. 

        De Calvez, fonds Herrbach (1985) © MIRA

        Europa-Park a également accueilli des spectacles animaliers sous son chapiteau à l’emplacement actuel de l’Euro-Mir. Dauphins et otaries y réalisaient acrobaties et voltiges dans un delphinarium abritant un bassin dérisoirement petit. Les films de Frédéric Rapp, Phillippe Petit-Richard ou De Calvez montrent que ces spectacles étaient très prisés par les spectateurs avant leur suppression en 1992.

        Frédéric Rapp, fonds Rapp (1976-1977) © MIRA

        Le film de Francis Hirn nous montre quant à lui deux ours bruns, enchaînés, muselés et vêtus d'une collerette, qui roulent à vélo et sont invités à adopter des comportements humains sur une estrade plein-air faisant face au public : une des bêtes pousse son partenaire de cirque. Cette mise en scène anthropomorphiste était censée apporter une touche humoristique, gimmick très répandu dans les fêtes foraines. La sensibilisation à la maltraitance animale était encore marginale dans la société française des années 1970.

        Francis Hirn, fonds Hirn (1978) © MIRA

        Il est également possible de voir un perroquet s’essayer au funambulisme en pédalant sur une corde tendue.

        Frédéric Rapp, fonds Rapp (1976-1977) © MIRA

        Visionnées a posteriori, les scènes nous choquent mais il faut s’en saisir avec précaution : la question de la cause animale n’avait pas le même poids qu’aujourd’hui dans le débat public et ces spectacles étaient souvent la première rencontre des enfants avec des animaux « exotiques ». Ces extraits permettent en tout cas de souligner les transformations des positionnements éthiques de la société française autour de la question animale durant ces cinquante dernières années.

        Même si les attractions d'origine ont été majoritairement conservées, conférant au parc une certaine authenticité, l'Europa-Park d'aujourd'hui n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'il était en 1975. Il a connu une expansion phénoménale depuis les années 1990, s'ouvrant aux nouvelles technologies comme la réalité virtuelle et démultipliant ainsi les dispositifs techniques. C'est un autre tournant que racontent sans doute les films tournés aux formats magnétiques (VHS, Hi-8, Vidéo-8...), lancés sur le marché pendant les années 1980, et que MIRA collecte depuis 2024.

         

        [1] Nommés ainsi en hommage à Manfred Albrecht, le « Baron rouge », aviateur et héros allemand de la Première Guerre mondiale.

         

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