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MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique

Écrits sur images
      • Un pionnier du cinéma en Alsace : Charles Hahn

      • Par Odile Gozillon-Fronsacq
        Numéro spécial Saisons d’Alsace
      • (Strasbourg 1864 – Avignon 1941)

        Exploitant, réalisateur, diffuseur, responsable syndical, Charles Hahn a fait tous les métiers du cinéma. Il est un des premiers à avoir fait connaître le cinéma aux Alsaciens.

        Charles Hahn

        Pour passer de l’état d’invention à celui de spectacle populaire, il faut des médias, et des lieux de diffusion accessibles à tous. Comment pouvoir projeter des films à un public nombreux ? Qui peut faire ça ? Comment trouver des films ?

        Charles Hahn se pose la question. Ce Strasbourgeois est « Kauffmann », il fait le négoce de vins et spiritueux (avec la France, pour partie), il est prospère, il croit au cinéma. Comment faire ? En 1910, il fonde sa propre société de cinéma, la Philanthropische Lichtspielgesellschaft, avec l'autorisation de faire des représentations de plein air sous tente. Puis il construit une salle, qu’il baptise « Eldorado », bâtisse assez modeste en plein cœur de ville. Enfin, il fera des projections dans le café qu’il ouvre au rez-de-chaussée du bel immeuble qu’il fait construire à cet emplacement, juste à côté de la Grande Percée : le Wintergarten de la rue de la Demi-Lune.

        La maison de Charles Hahn, rue de la Demi-Lune, et l'Eldorado
        Le cinéma Eldorado

        Il faut des images. Les projections sont très vite contrôlées par les autorités en place. La Ville interdit l’ouverture de nombreux cinémas, et la censure est très sévère. Il signe des accords pour ne projeter que des films autorisés, « pédagogiques », produit par des sociétés allemandes. II crée une société de matériel cinématographique, pour disposer des projecteurs nécessaires. Il fait lui-même des films : avec les acteurs du Théâtre alsacien, il réalise ce qu’on appellerait aujourd’hui des captations. La presse en fait part. Il a du succès. Il crée un laboratoire de développement et de titrage de films (on est à l'époque du muet, où le "carton" joue un rôle explicatif majeur), dans une vieille maison qu’il va restaurer et qui est bien connue aujourd’hui sous le nom de « Maison des Tanneurs ». Il semble donc avoir tout en main, contrôler toute la chaîne du cinéma, du tournage jusqu’à la diffusion.

        Oui, mais. Charles Hahn en veut plus. Il veut être libre de donner plus de séances, toujours plus. Et les autorités allemandes veulent au contraire limiter au maximum les cinémas en Alsace. Alors il se lance dans une grande bataille juridique, pleine d’audace. Il n’en peut plus d’être contrôlé, limité, asservi en silence. Il veut défrayer la chronique, afin qu’on fasse un procès retentissant où enfin, il pourrait s’exprimer. Il fait une projection interdite, provoque un procès… et le gagne (1912) ! Il ouvre la brèche, et parvient, du moins jusqu’à la guerre, à multiplier les projections. Le cinéma en Alsace ne sera pas seulement allemand, mais aussi alsacien.

        Pour un temps. Car la guerre, puis l’évolution des techniques de production et de diffusion finiront par faire disparaître ces artisans régionaux du cinéma, au profit de grandes sociétés allemandes, puis françaises et américaines. Les conflits sont à la hauteur des intérêts en jeu : énormes. Charles Hahn choisit de s'allier avec Pathé, et développe avec Pathé Rural une énorme campagne de diffusion cinématographique itinérante dans toute la région. Echec annoncé avec la naissance du cinéma parlant : les campagnes alsaciennes ont besoin de films en allemand. Hahn voudrait du film français parlant allemand. Trop petit marché pour Pathé. Politiquement incorrect pour l’Allemagne nazie qui « a d’autres projets ». Le Pathé Rural d’Alsace et de Lorraine disparaît en 1940.

        Charles Hahn, cinéphile incorrigible, a continué après Première Guerre, à être influent dans tous les domaines cinématograhiques, exploitation, réalisation, titrages bilingues, écriture de scénarios (Maudite soit la guerre, Mamselle Murrwaddel, - pour lesquels il ne trouve pas de producteur -, et La Naissance de la Marseillaise, qui sera réalisé en 1936. Tout un programme sur son engagement politique, à la fois patriote et régionaliste. Evacué en 1939, il est déclaré en 1940 « Ennemi du Reich » par les nazis, qui confisquent ses biens, en particulier ses films, conservés dans sa maison de la rue de la Demi-Lune. Le coq ("Hahn"), si gaulois, meurt en 1940 en Avignon loin de sa ville natale.

        Filmographie

        Charles Hahn est surtout auteur de films régionalistes, de films exaltant la France et la paix, dont hélas peu ont été retrouvés :

        - Die Hochzeit des Vater Rhein (1911)
        - Le Nid des Oiseaux (années 10)
        - In der Heimat (1913)
        - L’Entrée des Français à Strasbourg (1918)
        - Der Hans im Schnockeloch (1920)
        - Mamzelle Murrwaddel (1936)
        - La Naissance de la Marseillaise (1936)
        - Victor Hugo et la Cathédrale de Strasbourg (1938)
        - Maudite soit la guerre (1937).

      • Publié le 20/01/2021

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