MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique
Aïcha Bouabaci est née à Saïda, sur les hauts plateaux de l’Ouest algérien. Elle a neuf ans lorsque la guerre éclate : elle sera aux premières loges, son père étant un des chefs civils de ce que les siens appellent « la révolution ». Elle garde de ses années d’adolescence des souvenirs vifs, certains drôles, d’autres glaçants. Elle témoigne des liens forts avec les pieds-noirs, tout comme de son amour pour la culture française, qui, ajoutée à la culture arabe, a fait d’elle l’enseignante et l’écrivaine qu’elle est devenue. Son autobiographie Les secrets de la cigogne est parue en janvier 2024.
Un témoignage réalisé par Isabelle Rebre en 2023.
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Cette collection de témoignages audiovisuels réunit des citoyen.ne.s qui ont en commun l’Alsace comme territoire de vie et un lien fort avec l’Algérie. Ils ont accepté de raconter - à partir de sources audiovisuelles et d’archives personnelles - leur histoire. Avec le soutien et en partenariat avec l’Office National des Combattants et Victimes de guerre (ONaCVG), la Ville de Strasbourg et les Archives d'Alsace.
Pour cette collection, MIRA a confié la création sonore d'un thème aux deux musiciens du groupe Taxi Kebab :
" Nos recherches et explorations sonores dédiées à la composition de ce générique se sont en premier lieu basées sur des connaissances personnelles du patrimoine musical algérien. Riche de chants populaires, de chansons d’exil(s), politiques et militantes, la musique algérienne fait naturellement partie de nos paysages musicaux. Conflits, mémoires collectives et individuelles, questions d’identités coloniales et post-coloniales, notion de déracinement, sont ancrés dans le patrimoine musical des pays du Maghreb. L’instrument à cordes utilisé ici, le buzuq (instrument syrien), est joué dans une gamme que l’on retrouve dans les musiques populaires nord africaines, notamment le raï. Déroulant une mélodie qui se dévoile et s’éclipse, se déforme et se reforme, ponctuée de notes de synthétiseurs, telles des incidents – incidents historiques, incidents chronologiques, traumatismes – nous avons cherché à toucher de manière sonore la façon dont les histoires se déroulent et se racontent, dont les mémoires se rappellent ou oublient, et dont les événements surviennent. À l’image des récits collectifs et individuels s’étirant entre deux continents, entre plusieurs générations, des mémoires incomplètes, déformées, parfois tues ou censurées, la bande sonore ne sait, elle non plus, pas vraiment se situer, se perd, frôle la surface, se transmet en silence ou en musique… "
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