Tourné à la fin des années 1940, le film de François Meusburger, qui a été enrôlé de force dans l’armée allemande puis fait prisonnier durant la Seconde Guerre mondiale, démarre par une séquence très rare dans le cinéma amateur… Un portrait post-mortem ! Sans doute celui de son père. Photographier ou peindre les défunts sur leur lit de mort était une pratique répandue au XIXème siècle. Parce que ses images sont par essence animées, le cinéma a été beaucoup moins sollicité que les autres arts pour représenter le trépas. Ces images funestes de François Meusburger font figure d’exception dans un cinéma amateur privilégiant d’ordinaire les moments de convivialité et de bonheur qui nourrissent la mémoire familiale. Dans la deuxième partie de son film, le cinéaste filme sa femme et ses fils sur la plage du lac de Saint-Point, dans le Doubs, où se prépare un motocross.