MiraMIRAMémoire des Images Réanimées d'AlsaceCinémathèque régionale numérique
L’exposition s’interroge sur les apports de l’historiographie récente concernant le rôle du nazisme dans les années 1930 et l’annexion de fait de l’Alsace et de la Moselle à l’Allemagne nationale-socialiste, mais aussi sur les questions mémorielles en relation avec cette période. La confrontation à l’une des plus terribles idéologies totalitaires du 20e siècle a en effet laissé des marques profondes, sur plusieurs générations, dans les sociétés alsacienne et mosellane. Quatre-vingts ans après la décision de l’incorporation de force prise par le régime nazi, incorporation de force qui reste un traumatisme et un point de divergence entre mémoire nationale et mémoire locale, ce sont plusieurs aspects liés à l’influence, puis à l’installation brutale du national-socialisme en Alsace, mais aussi en Moselle, qui sont abordés dans le parcours de l’exposition.
Le propos se concentre sur les événements qui se sont déroulés dans ces territoires, tout en les replaçant dans un contexte plus général, à l’échelle du continent européen. Au moment où la guerre, le nationalisme aveugle et la désinformation se trouvent à nouveau au centre de l’actualité, l’exposition Face au nazisme : le cas alsacien souhaite d’abord donner des éléments pour comprendre comment l’Alsace, qui était en première ligne face à l’Allemagne nationale-socialiste, a été utilisée, de part et d’autre du Rhin, dans les débats qui portaient sur sa place au sein de la France ou dans le « grand Reich » voulu par les nazis.
Le déclenchement de la guerre en 1939, la victoire rapide de l’offensive allemande en mai 1940 et l’entrée des troupes allemandes en Alsace, en juin de la même année, forment une succession d’événements qui remettent en cause l’ordre européen né de la Première Guerre mondiale. En Alsace et en Moselle, ces bouleversements se doublent d’une annexion de fait, non seulement à un nouvel État, mais aussi à un régime totalitaire qui entend imposer son idéologie et faire adhérer la population à un autre système de valeurs. Face à cette situation inédite, certains restent passifs ou attentistes, d’autres choisissent l’adhésion ou la résistance. Tous subissent des transformations souvent brutales qui s’accompagnent d’une surveillance généralisée, de différentes formes de répression et de l’incorporation dans les diverses instances du parti national- socialiste (NSDAP : Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei), dans l’armée ou dans d’autres structures du régime comme la Hitlerjugend (Jeunesse hitlérienne) ou la SS (Schutzstaffel : section d’assaut).
La Libération marque une rupture incontestable pour l’Alsace et la Moselle. Les deux régions, et leurs nouvelles autorités de tutelle avec elles, souhaitent prendre leurs distances avec leur voisin d’outre-Rhin. L’épuration sous toutes ses formes (« sauvage », administrative, judiciaire) est importante mais, en raison de l’annexion de fait à un régime totalitaire, n’a pas la même signification que dans le reste de la France. La découverte des horreurs perpétrées dans l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof, le drame de l’incorporation de force, des déportations et expulsions de différente nature, des « Malgré-elles » aussi, marquent durablement les esprits.
Ces événements éprouvants sont cependant souvent passés sous silence, comme le rappelle la fameuse pièce de théâtre de 1949, Enfin... Redde m’r nimm devun (Enfin n’en parlons plus). Mais, quatre-vingts ans après les événements, dans le sillage du renouvellement historiographique concernant la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles questions sont abordées par les historiens et la société civile : elles portent sur les activités de la Reichsuniversität, les spoliations, les transferts de populations à travers l’Europe ou l’idéologie qui animait la Wehrmacht. La mémoire reste vivante, le traumatisme traverse les générations.
Aujourd’hui, des associations s’engagent pour préserver la mémoire des crimes commis durant la période. Il nous semble que démarche historique et souvenir ainsi renouvelés doivent nous aider à mieux trouver les clés de notre présent et de notre avenir.
Vous pourrez retrouver au coeur de cette exposition près de 13 minutes d'images inédites issues des collections de MIRA : le Kreistage de Molsheim en octobre 1941, des scènes d’Occupation et de la libération de Strasbourg... tournés en 8 mm !
Bibliothèque nationale et universitaire
6 place de la République | 67000 Strasbourg
Trams B-C-E-F arrêt République
Salle d'exposition (1er étage)
Entrée libre
31, rue Kageneck 67000 Strasbourg | Tél. 03 88 22 03 32 | www.miralsace.eu | contact@miralsace.eu
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