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      • Le cinéma amateur : les formats de pellicule

      • Par Odile Gozillon-Fronsacq
      • Le cinéma amateur : les formats de pellicule
        • © MIRA - Fonds Ferrari-Henquinet
      • Une histoire dans l'histoire


        L’histoire des techniques est très liée à l’histoire scientifique, mais aussi sociale et politique. Celle des formats de films ne fait pas exception.
        En 1889, Eastman (futur créateur de Kodak) commercialise la photo sur pellicule souple, ce qui a permis la naissance du cinéma. On sait que les « formats de film » désignent la largeur de la pellicule, qui a beaucoup varié selon les époques et les pays. On retiendra ici les principaux formats amateurs : le 28 mm, le 9.5, le 16, le 8, le super 8.


        Le format des professionnels, une invention américaine

        Au départ, le film de 35 mm de large, lancé en 1892 par Edison, est devenu standard en 1909, et adopté par tous les cinémas du monde. Pourquoi ? parce qu’il donne à l’écran une très belle image. Mais pour les circuits non commerciaux, c’est cher, dangereux (car inflammable : c’est le fameux « film flamme » en nitrate, rendu tristement célèbre par l’incendie du Bazar de la Charité à Paris, qui fit plus de 120 morts en 1897) et compliqué. 

        La guerre des formats amateurs ou « substandards »

        Les fabricants ont trois objectifs : être moins cher, plus sûr, plus simple. Dans cette course au marché amateur, deux grandes firmes prennent la tête : la française PATHE, l’américaine KODAK. Elles se livreront une guerre sans merci. Cette rivalité va faire naître de belles solutions pour les cinéastes amateurs.

        Un départ foudroyant de Pathé : le home cinéma

        En 1912 ; Pathé (famille alsacienne originaire d’Altkirch venue s’installer à Paris) invente le 28 mm, ou Pathé Kok. La grande nouveauté : c’est un film ininflammable, ce qui est un progrès inouï aux yeux de tous les amateurs qui souhaiteraient inviter le cinéma chez eux. Mais il est cher, et destiné aux seuls films édités.

        La Première guerre a été une catastrophe pour le cinéma français. Les professionnels du cinéma sont mobilisés, la production s’effondre, et les écrans sont submergés par les réalisations américaines, en particulier celles de Charlie Chaplin. Pathé, grand producteur de films pour les salles de cinéma, cherche de nouvelles formules. Il invente en 1922 le format 9.5 mm. Il met d’abord au point un projecteur 9.5 « petit, simple, bon marché » (catalogue Pathé) baptisé « Pathé-Baby ». Son but est de rendre possible « Le cinéma chez soi ». Pathé propose à la vente des films de 9 m de long, puis 20 m en 1925, puis 120 avec le super-Baby en 1928. Il crée ainsi un catalogue de films, qui dès 1923 compte une centaine de titres, documentaires, dessins animés, comiques, actualités, longs métrages français et étrangers, puis édite un magazine, Le Cinéma chez soi. Cela permet d’éviter la fréquentation des salles de cinémas, souvent perçues comme des lieux plus ou moins mal famés (« flohkinnes » ou « cinémas à poux » comme on disait en Alsace). C’est l’ancêtre du HOME CINEMA.

        En 1924, Pathé invente le cinéma par tous, avec la mise sur le marché de la  caméra Pathé-Baby  9.5 ; pour la première fois les amateurs peuvent tourner leurs  propres films ; elle utilise le même support pour la prise de vues et pour la projection, ce qui évite la coûteuse opération du tirage (inversion). Cette invention donne un vrai coup d’envoi au cinéma amateur mondial.

        (Voir film en lien : "Promenade à Strasbourg - Metz - Forêt du Rhin" du fonds DURR). 

        La riposte : le combat pour la belle image

        En 1923, KODAK choisit de se démarquer par la qualité. Il propose un nouveau format pour une plus belle image : le 16 mm. Il devient le support des amateurs exigeants, et surtout des entreprises ; il sera aussi utilisé par la suite pour les reportages des Actualités françaises et des journaux télévisés. En 1927, Kodak reprend l’usine Pathé de Vincennes rebaptisée Kodak-Pathé.

        Mais Pathé ne renonce pas à ce marché : il met au point dès 1927 le projecteur 17.5 mm (la moitié exacte du 35 mm).

        (Voir film en lien : "Chez Jenny" du fonds STEEGMANN). 

        Le 8 mm, une réponse à la crise de 29

        La crise de 29 frappe d’abord les Etats-Unis. Le cinéma 16 revient trop cher et ne se vend plus aussi bien. Alors Kodak essaie de se relancer en créant un format plus économique, qui concurrencerait le 9.5 mm de Pathé : il lance en 1932 le 8 mm, sous le nom de Ciné Kodak Eight. En 1936, il propose le Kodachrome.

        (Voir film en lien : "De Gaulle à Constantine et à Télergma" du fonds ALBERT). 

        Les ripostes de Pathé

        Pathé cherche un nouveau public. Dès 1933 Pathé propose un projecteur sonore 17.5, le Pathé-Nathan, qui s’adresse surtout à des circuits indépendants : cinéma paroissial, cinéma scolaire, cinéma en auberges… : il s’agit d’apporter le cinéma à la campagne et dans les petites villes dépourvues de salles de cinéma. C’est le Pathé-Rural, qui cible « l’exploitation dans les campagnes, les petites villes et aussi les groupements religieux et autres ; enfin, l’exploitation de ce format dans tous les pays pauvres » (Charles Pathé, De Pathé frères à Pathé cinéma).

        Le format n’est pas un format de création pour les amateurs ; la caméra 17.5 était destinée aux exploitants professionnels et non au grand public pour lequel ni caméra ni pellicule 17.5 ne sont commercialisés. Mais il permettait de faire connaître le cinéma ailleurs que dans les villes.

        Parallèlement, pour les cinéastes amateurs, Pathé lance en 1937 le 9.5 sonore optique, avec un catalogue de 250 films. Pourtant, des cinéastes puristes, à l’instar de Chaplin, choisiront de continuer à tourner en 9.5 muet.

        (Voir film en lien : "Petite fille en vadrouille" du fonds SCHWOBTHALER). 

        Le triomphe de Kodak et la démocratisation du cinéma

        En 1965 Kodak commercialise le super 8. Il a la même largeur que le 8, mais ses perforations sont plus petites, ainsi la qualité de l’image est plus grande.

        Le super 8 est vendu dans des chargeurs en plastique permettant le chargement de la pellicule dans le corps de la caméra en plein jour. Les chargeurs contiennent 15 mètres de film, ce qui équivaut à une durée de tournage d'environ 2 min 40 s lorsque la caméra tourne 24 images par seconde ou 3 min 30 s à 18 images par seconde. Sa simplicité d’utilisation et son coût relativement modeste lui vaudront un succès populaire mondial. Le super 8 restera dominant dans le film amateur, jusqu’au triomphe du numérique.

        (Voir film en lien : "Col du Chardonnet - Lac Blanc " du fonds BARTH). 

        Les films sur pellicule font aujourd’hui partie de l’histoire. A nous de sauver ce patrimoine, menacé du fait que les projecteurs tombent en panne, et qu’on ignore trop souvent combien ces documents amateurs sont une source irremplaçable pour étudier le passé des hommes aux XXè et XXIè siècles. Nous avons un atout : la pellicule se conserve en général assez bien. Mais pas éternellement : il faut travailler à la sauvegarde de ces trésors.

         

        Odile Gozillon-Fronsacq

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